Cinéphile m'était conté ...

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Le Liban en contre-jour (Pays amer)

La première chose qui importe, une fois lu Pays amer de Georgia Makhlouf, c'est d'aller découvrir les photos de Marie Marie El Khazen sur Internet (dont une très étonnante, avec un effet de surimpression), pionnière en son domaine, au Liban. La romancière s'est inspirée de sa vie pour en faire l'une de ses deux héroïnes, en lui attribuant un journal intime, en l'occurrence fictif. Mais ce procédé lui permet de plonger dans l'existence d'une femme hors normes du XXe siècle, notamment avant l'indépendance du pays (1943), pendant la période où le territoire était placé sous le mandat de la France. L'autrice crée un dialogue entre son personnage historique et une photographe d'aujourd'hui, soumise aux violences et à la gabegie d'un pays instable depuis son origine. Beaucoup de choses ont changé mais certainement pas dans la structure sociale, dans l'importance donnée à la réputation des familles et, hélas, dans la place des femmes, toujours pas censées être libres de leur choix de vie. Relativement court, Pays amer peut laisser un goût de frustration, dans le sens où l'on aurait espéré une intrigue plus étoffée que cela soit dans le Liban d'hier ou celui d'aujourd'hui. Néanmoins, pour qui aime ce pays magnifique et sa littérature, c'est un récit qui ne manque pas d'intérêt, francophone qui plus est, dans un pays qui compte aussi beaucoup d'écrivains arabophones talentueux, à commencer par Rabee Jaber, dont une bonne partie de l’œuvre romanesque reste à traduire.

 

 

L'auteure :

 

Georgia Makhlouf est née au Liban. Elle a publié 8 livres.

 



08/05/2025
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