Le Jockey (Argentine)
Le cinéaste argentin Luis Ortega avait séduit avec L'Ange, il nous enchante et nous déstabilise avec El Jockey, course épique d'un personnage insaisissable qui subit une transformation radicale de son identité. Réaliste mais burlesque et le plus souvent insolite dans une première partie, le film largue les amarres dans la seconde, dans une veine que l'on qualifiera avec peine, de surréaliste et certainement d'absurde. Toujours est-il que le métrage fait valdinguer les notions de genre, s'amuse avec les codes du film noir, introduit des scènes de danse et assume jusqu'au bout sa dimension onirique. Avec sa désuète, au romantisme fané, El Jockey brouille les cartes et convoque moult références de Kaurismäki à Almodóvar (pour la somptueuse palette de couleurs), en passant même par Buster Keaton ou les frères Coen (liste non limitative). Dans cet écrin fantasmagorique, Nahuel Pérez Biscayart semble évoluer comme un poisson dans l'eau, capable de se métamorphoser sans effort apparent. Beau casting de "gueules" par ailleurs, à signaler, et jolie prestation de l'actrice espagnole Úrsula Corberó. Un film qui ne peut que diviser de par sa sur-stylisation, entre adoration et détestation, se placer entre les deux extrêmes n'étant pas la plus confortable des deux positions.
Note : 6,5/10
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