Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Le crépuscule du vieux (La mule)

 

En tant que cinéaste bientôt nonagénaire, Clint Eastwood sait parfaitement que l'on va qualifier son dernier film (avant le prochain ?) de testamentaire. De cela, peu lui chaut sans doute et l'on ressent avant tout son plaisir de réaliser et aussi de jouer, ce dont il nous avait privé ces derniers temps. La mule, bien que tiré d'un simple article de journal (un vieux monsieur engagé pour convoyer des paquets de drogue d'un Etat à un autre), est un film très personnel où il exprime en vrac tout ce qu'il pense de l'Amérique, de la façon dont on traite les vieux, de l'immigration, des valeurs familiales qu'il place au-dessus de tout comme le sage qu'il a lui-même tardé à devenir. Le politiquement correct, cela on le savait depuis longtemps, n'est pas sa tasse de thé et son personnage, un brin réactionnaire dans le film, lui ressemble beaucoup. Qu'importe, ce qui séduit dans La mule, c'est l'amour du cinéma et des histoires que possède toujours Eastwood, avec un côté crépusculaire et nostalgique qui sont l'apanage de l'âge. La mule est souvent taillé à la serpe du point de vue narratif avec de gros raccourcis et pas mal d'enchaînements peu crédibles. Mais on s'en moque car il y a une réelle jubilation à voir ce héros un peu branlant avec son caractère trempé ne pas s'en laisser compter par des plus jeunes et des moins blanchis que lui. Un testament, alors ? Oui, peut-être, dans une veine proche de Gran Torino en un peu moins bien quand même mais qui on est pour faire la fine bouche ?

 

 

Classement 2018 : 3/16

 

Le réalisateur :

 

Clint Eastwood est né le 31 mars 1930 à San Francisco. Il a réalisé 37 films dont Bird, Impitoyable, Million Dollar Baby, Sur la route de Madison et Gran Torino.

 



23/01/2019
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