Cinéphile m'était conté ...

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Le cœur a ses oraisons (L'adieu)

 

L'ambition de L'adieu est de montrer le choc de deux cultures, à travers une famille éclatée entre la Chine et l'Amérique, avec un mensonge originel que le film fait partager d'emblée, en toute connivence, avec le spectateur, créant dès lors un suspense bien artificiel, d'ailleurs désamorcé par la révélation finale (oui, il s'agit d'un "vrai" mensonge tiré de la vie de la réalisatrice). Le film est bienveillant vis-à-vis de ses personnages et met en avant le grand amour existant entre une vieille dame et sa petite-fille, séparées par un océan et des modes de vie différents. Bienveillant mais pas davantage, se contentant d'effleurer plusieurs sujets pour s'en tenir à des saynètes mignonnes, des dialogues parfois insipides et des situations qui ménagent la chèvre et le chou, évitant autant que faire se peut de plonger dans le mélodrame pur et dur. Côté comédie, c'est pour le moins poussif et, de toutes manières, illustré de manière très plate par une mise en scène incolore qui tente de temps à autre de se régénérer avec des ralentis superfétatoires. L'aspect hybride et plutôt politiquement correct (les grands mutations chinoises, si présentes dans les meilleurs productions récentes venues de l'Empire du Milieu, ne sont traitées que de façon anecdotique dans L'adieu) aboutit à un film qui n'a pour seul atout que sa déclaration d'amour à la famille. Ici, le cœur a ses oraisons plutôt raisonnables et une volonté de plaire au plus grand nombre (publics chinois, américain et plus loin encore) qui semble assez efficace, avec un positionnement parfait pour les Oscars.

 

 

Classement 2020 : 9/10

 

La réalisatrice :

 

Lulu Wang est née le 25 février 1983 à Beijing. Elle a réalisé Posthumous.

 

 

 



09/01/2020
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