Cinéphile m'était conté ...

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Le cap de la mauvaise espérance (Rabbit Hole)

Peut-on se passionner pour une œuvre à l'intrigue alambiquée ou aux ramifications opaques ? Disons que cela dépend de la dose de cartésianisme contenue en chacun de nous et de l'état d'esprit du moment. Le grand sommeil, après tout, est considéré comme un sommet, en dépit d'un récit difficile à décrypter. Rabbit Hole, à son niveau, reste ainsi presque toujours divertissant et tant pis si l'on est vite perdu dans les entrelacs de développement successifs d'une histoire de gros sous, de corruption, de manipulation et de cupidité, dans la cité du Cap (de la mauvaise espérance ?). Le style direct de Mike Nicol, souvent sardonique, fait oublier les fils trop complexes de la narration et certains personnages ont heureusement une véritable épaisseur, notamment la fratrie Amalfi, avec une lutte intestine pour le pouvoir, où tous les coups sont permis, ou encore un couple composé d'un détective privé surfeur et d'une ancienne espionne qui pourrait bien avoir replongé. Tout ce petit monde s'épie, se trompe et se tire dessus, le romancier n'étant pas trop du genre à faire des prisonniers. L'on ressort de cette lecture un peu frustré, quand même, de n'avoir pas tout saisi et nostalgique des thrillers de l'autre écrivain majeur sud-africain dans cette catégorie, à savoir Deon Meyer, moins brillant sur la forme, peut-être, mais plus limpide sur le fond, les deux auteurs se rejoignant pour tirer à boulets rouges sur l'évolution de leur pays, entre magouilles politiques, racisme larvé et violence effarante.

 

 

L'auteur :

 

Mike Nicol est né en 1951 au Cap. Il a publié 13 romans dont La loi du capitaine, Power Play et L'Agence.

 



10/04/2024
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