Cinéphile m'était conté ...

Oyez, oyez, bonnes gens, l'histoire édifiante de Sally Bauer, dite la torpille suédoise, qui s'attaqua à la traversée de la Manche, 5 jours seulement avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. C'est l'accomplissement d'une grande sportive, mais pas au sein d'un biopic intégralement fidèle, la réalisatrice, Frida Kempff, y ayant injecté une part de fiction, afin de dresser le portrait d'une femme émancipée, mère célibataire en butte aux préjugés de la société et de sa propre famille. Encore méconnue en Suède, jusqu'à la parution, il y a quelques années, d'un roman biographique, Sally Bauer apparaît comme une figure moderne de femme, dont la liberté d'action se heurte aussi bien à son environnement hostile qu'à ses propres doutes et à sa culpabilité latente, quant à ses manques en tant que mère. Le film parvient à un juste équilibre entre prouesses athlétiques et récit intime et psychologique, moyennant quelques raccourcis et le pari osé de ne pas montrer ce qui aurait dû être le clou du long métrage. La facture est classique, mais sans défaut, avec des prises de vues impressionnantes de nage dans une mer agitée. Josefin Neldén porte une grande partie du film sur ses épaules, personnifiant parfaitement une héroïne dont le courage et l'obstination donnent à fois film un caractère féministe et romanesque.

La réalisatrice : 

Frida Kempff est née le 28 avril 1977 à Sala (Suède). Elle a réalisé 3 films.