La nuit du procureur (Burning Days)
Un jeune procureur débarque dans une petite ville de province et découvre vite que la corruption règne en maître dans la cité qui s'apprête à élire son maire. Le sujet a déjà été plusieurs fois traité, peu ou prou, en particulier par les cinémas de l'Europe de l'est mais le contexte turc et son traitement intense permettent à Burning Days de ne jamais tomber dans la redite. On pourrait éventuellement reprocher au film d'Emin Alper d'abuser des flashbacks, concernant une nuit où le héros s'est un peu trop laissé griser par l'alcool, au point de ne plus en avoir que des souvenirs épars, mais c'est un moindre mal, dans un ensemble très efficace qui prend parfois des accents de thriller ou de western, voire d’œuvre fantastique, dans sa belle et symbolique conclusion. Mais c'est bien la description peu complaisante du marigot dans lequel est tombé le procureur qui constitue le point nodal d'un récit qui peaufine ses ambiances avec volupté et virtuosité, émaillées de conversations fournies et riches de doubles sens. Burning Days traite aussi, avec un certain courage, de l'homophobie rance d'un pan non négligeable de la population de même que du pouvoir de nuisance et de manipulation des notables locaux, à travers un sujet aussi essentiel que l'approvisionnement en eau, pour les régions les plus reculées de Turquie. C'est dur de s'ériger en justicier dans une ville où la majorité des habitants obéit à la loi des plus puissants, sans chercher à savoir si ces derniers ont les mains propres.
Le réalisateur :
Emin Alper est né le 13 août 1974 à Ermenek (Turquie). Il a réalisé 4 films dont Derrière la colline.
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