La justicière s'habille en noir (The Assassin)
Il faut voir et surtout revoir The Assassin. Pour essayer de comprendre pourquoi certains le célèbrent comme un authentique chef d'oeuvre alors que d'autres (moins nombreux) le considèrent comme un monument d'ennui. Pour être beau, le film de Hou Hsiao-Hsien, l'est, absolument. Sublime même dans ses cadrages. Pour autant, la vérité, si tant est qu'il puisse en exister une, se situe peut-être bien entre les opinions extrêmes. L'intrigue générale se comprend aisément mais il est vrai que l'on se perd dans les détails. Pas très important. Plus frustrant, Hou intellectualise un peu trop le film de genre et les amateurs d'arts martiaux n'y trouveront pas leur compte. Il livre un produit pensé, léché mais trop peu porté sur l'action alors que les quelques bribes aperçues permettaient d'espérer beaucoup. Pour tout dire, The Assassin est avant tout un film d'esthète, de peintre même, dont le scénario, beaucoup trop cérébral et proche de l'abstraction, empêche une adhésion totale. On se contentera d'admirer, comme dans un musée, les plans extraordinaires de la nature et les apparitions trop rares de la justicière énigmatique, habillée en noir, au corps entraîné pour le meurtre mais à l'âme "contaminée" par les sentiments.
Classement 2016 : 31/50
Le réalisateur :
Hou Hsiao-Hsien est né le 8 avril 1947 à Xian de Mei (Chine). Il est de nationalité taïwanaise. Il a débuté en 1980 avec Cute Girl. Parmi ses films marquants figurent Poussières dans le vent, Le maître des marionnettes, Millenium Mambo, etc. Lion d'or à Venise pour La cité des douleurs, il a obtenu en 2015 le Prix de la mise en scène à Cannes pour The Assassin.
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