Là haut, dans le Kekexili (Jinpa, un conte tibétain)
Réduire le dernier film du tibétain Pema Tseden à un genre unique, à savoir le western, serait une solution de facilité et très réducteur. Et ce même s'il y a quelque chose de Sergio Leone dans Jinpa. Mais c'est aussi un road-movie, avec son héros, un routier au look de rock star, qui chemine dans le Kekexili, un plateau désertique du Tibet, considéré comme le plus haut du monde avec ses 5000 mètres d'altitude. Mais ce n'est pas tout, Jinpa peut aussi être apprécié comme une comédie noire, voire un suspense à combustion lente sans oublier son caractère fantastique dans ses dernières minutes. Film finalement inclassable qui rappelle parfois Jim Jarmusch et à d'autres moments Wong Kar-wai, qui est d'ailleurs le producteur de Jinpa. Ce qui est certain, c'est que le film possède un style qui lui est propre et une mise en scène chiadée qui varie entre la couleur crépusculaire et le noir et blanc, pour les flashbacks. Avec un scénario plus écrit, Jinpa aurait pu tutoyer les hauteurs d'un chef d'oeuvre. Il n'en a pas la stature mais mérite une exposition plus grande que celle des festivals. Une sortie sur les écrans français ne serait pas usurpée.
Classement 2020 : 22/42
Le réalisateur :
Pema Tseden est né en décembre 1969 à Thirka (Tibet). Il a réalisé 7 films.
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