La grisaille de Berlin (Feu de camp)
Feu de camp, est paru en Allemagne en 2003 (2011 en France), soit près de trois ans avant le tournage de La vie des autres. Il est tentant de comparer les deux oeuvres, sous prétexte que la vie en RDA et l'omniprésence de la Stasi en sont les principaux ingrédients. Le parallèle s'arrêtera là, le livre de Julia Franck et le film de von Donnersmarck ayant chacun leurs propres thématiques et une construction diamétralement opposée. Les premières pages de Feu de camp, de loin les meilleures, décrivent l'interrogatoire humiliant d'une jeune femme qui a obtenu l'autorisation de passer à l'Ouest, quelque temps après le suicide de son mari. Enfin "libre", il lui faudra vivre dans un camp de réfugiés, en se méfiant d'éventuels espions, et répondre aux questions d'une CIA à peine plus engageante que la Stasi. Ce climat de paranoïa dans lequel cette femme tente de survivre est bien rendu dans la première partie du roman. La bonne impression de lecture se dissipe vite au fil des pages, alors que les personnages se multiplient et que la confusion s'installe. A ne plus savoir qui est qui et où va le livre. Plutôt morne, le style de Julia Franck est à la mesure de la grisaille du Berlin de la fin des années 70. Sur un sujet particulièrement aigu, la romancière allemande signe un livre cahoteux, souvent insipide et même incompréhensible.
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