Cinéphile m'était conté ...

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La gloire de son père (Premier sang)

Dire que Premier sang est différent des autres livres d'Amélie Nothomb pourrait constituer un élément marketing de plus, dont la romancière n'a pas besoin pour vendre, mais l'argument est incontestable. Il s'agit ici pour elle de raconter la jeunesse de son père et le début de sa carrière de diplomate, marquée par une prise d'otages en 1964 à Stanleyville, dans l'ex-Congo belge. L'écriture est familière : rythme rapide, dialogues percutants et fantaisie permanente mais tout est mis au service d'un hommage non dissimulé à un homme singulier, attachant et courageux, bien qu'il ne supportât point la vue du sang. En remontant le temps, à grandes enjambées comme à son habitude, Amélie Nothomb s'arrête cependant sur plusieurs périodes significatives de la première vie de Patrick Nothomb, dans des scènes qui rappellent tour à tour Les Misérables (le château ardennais de son grand-père), Cyrano de Bergerac (lettres écrites pour la bien-aimée de son meilleur ami) et enfin Shéhérazade (la prise d'otages). Le tout, évidemment, façon Nothomb, c'est à dire avec une plume légère et espiègle sachant que la fin du livre a une tonalité plus dramatique. Toujours est-il qu'on on a rarement été aussi touché par un récit de la native d'Etterbeek, sans pour autant qu'elle se départisse de la malice de sa plume. Bien entendu, le roman est trop court pour ne pas susciter une frustration coutumière, tout du moins chez les lecteurs qui n'ont pas d'idée préconçue au sujet d'Amélie Nothomb, ni thuriféraires fidèles, ni contempteurs systématiques.

 

 

L'auteure :

 

Amélie Nothomb est née le 9 juillet 1966 à Etterbeek (Belgique). Elle a publié 30 livres dont Hygiène de l'assassin, Stupeur et tremblements et Soif.

 



19/08/2021
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