La fabrique à héros (Stronger)
Victime endolorie ou héros courageux ? Amputé des deux jambes, Jeff Bauman tente de se reconstruire alors qu'il devient un symbole américain de la résistance au terrorisme. Le film de David Gordon Green traite le sujet avec une certaine pertinence, du moins pendant sa première partie. Rien d'époustouflant, cependant, et sans point de vue original sur la question mais avec honnêteté. Et contrairement à Eastwood dans Le 15h17 pour Paris, le réalisateur aborde frontalement son thème sans tenter de nous édifier avec le passé de son personnage principal. La fabrique à héros que sont devenus les Etats-Unis (vue par le cinéma américain en tous cas) opposée aux sentiments contradictoires que ressent un blessé dans sa chair, traumatisé qui plus est, c'est une vision qui méritait d'être développée. Ce que Stronger ne fait qu'imparfaitement et abandonne au fur à mesure, s'engageant dans le pathos et des scènes complaisantes jusqu'à l'inévitable couplet patriotique, scie récurrente des films post-traumatiques. Jake Gyllenhaal, sobre, n'en rajoute pas heureusement et l'on remarque surtout l'excellente prestation de Miranda Richardson parfaite en mère issue de la classe moyenne. Globalement, un film assez moyen d'un cinéaste que l'on imaginait, au vu de ses premières réalisations, capable de rester en marge du politiquement correct. On avait tort.
Classement 2018 : 15/29
Le réalisateur :
David Gordon Green est né le 9 avril 1975 à Little Rock (Arkansas). Il a notamment réalisé Prince of Texas, Joe et Manglehorn.
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