L'ivresse des sommets (La Montagne)
Les 20 premières minutes de La Montagne ressemblent assez à un film commandité par les offices de tourisme des régions alpines, avec en sus l'histoire si souvent ressassée du retour à la nature pour un citadin fatigué de la vie moderne. Mais c'est mal connaître Thomas Salvador, le réalisateur de Vincent n'a pas d'écailles, pour croire que l'on va en rester là. Le vertige des cimes et l'ivresse des sommets n'arrivent qu'ensuite, alors que les silences vont peu à peu s'imposer aux paroles humaines. Il s'agit de suivre les aventures inattendues d'un impénétrable homme des neiges, joué par Thomas Salvador lui-même, très Buster Keatonien. Contemplatif, le film ne l'est plus seulement, même si les images restent somptueuses à haute altitude, car il devient poétique, fantastique, tendre et drôle, également, par petites touches discrètes. C'est un beau trip que s'est offert le cinéaste, avec évidemment un message écologique sous-jacent et intelligemment non asséné, et le spectateur, qui pourra être médusé par cette lumineuse fusion de l'homme et de la montagne, a le choix de le suivre ou non dans cette très originale épopée personnelle. Il est conseillé de se laisser doucement faire car l'expérience n'est pas loin de toucher à l'extase. Mais pas d'hypothermie à craindre, le voyage se fait par paliers et il est même frustrant de redescendre sur le plancher des vaches. Heureusement que la rayonnante Louise Bourgoin est là pour rassurer et apaiser après un tel dérèglement des sens.
Le réalisateur :
Thomas Salvador est né en 1973 à Paris. Il a réalisé Vincent n'a pas d'écailles.
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