L'intime et le collectif (Bye bye Tibériade)
La merveilleuse actrice Hiam Abbass occupe une place centrale dans le documentaire Bye Bye Tibériade, réalisé par sa fille, Lina Soualem, mais ce n'est que justice car elle représente à la fois la transmission et la rupture, dans une histoire familiale qui raconte 4 générations de femmes, de 1948 (exode palestinien lors de la guerre israélo-arabe) à nos jours. Comme dans son premier film documentaire, Leur Algérie, la réalisatrice évoque l'intime pour évoquer le contexte sans cesse mouvementé du Moyen-Orient, et plus largement l'exil et le déracinement d'une partie de sa population, rendant hommage, au passage, au courage des femmes palestiniennes. Le récit ondule avec élégance entre vieux films familiaux (principalement aux alentours de 1992, quand l'arrière-grand-mère de Lina Soualem était encore vivante), de remarquables documents d'archives datant de 1948 et du dialogue actuel entre mère et fille (Hiam et Lina), reconstituant le puzzle familial à travers les souvenirs de la première et la découverte de photographies anciennes. Et c'est ainsi qu'une mémoire collective peut perdurer, via les femmes, à travers une évocation douce et généreuse, qui n'oublie pas que bien des deuils et des déchirements ont jalonné le passage du temps.
La réalisatrice :
Lina Soualem est née à Paris. Elle a réalisé Leur Algérie.
A découvrir aussi
- Un aller simple pour l'Europe (Moi capitaine)
- Périphérie de Oulan-Bator (Si seulement je pouvais hiberner)
- Du recousu main (Pauvres créatures)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres