Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

L'insoutenable légèreté de la bourgeoisie (Les estivants)

 

Valeria Bruni-Tedeschi est une actrice souvent agaçante mais elle est bien pire quand elle se dirige elle-même. Dans Les estivants, au titre emprunté à Gorki, flotte comme un parfum tchékhovien qui pourrait être capiteux s'il était accompagné d'un scénario un peu mieux construit et moins éparpillé aux quatre vents dans un effet choral qui ne met personne en valeur et reste en surface, hormis pour Valeria qui a bien entendu le premier rôle et qui passe son temps à minauder ou à friser l'hystérie. Outre le fait de raconter sa vie dans cette autofiction affectée, elle brasse tout un tas de thèmes sans les approfondir : la fin de l'amour, le deuil, l'arrogance des nantis, l'insoutenable légèreté de la bourgeoisie, la lutte des classes, etc. Le plus souvent, c'est insupportable car le film passe allègrement d'une scène à l'autre, avec des changements de ton incessants qui montrent une absence d'enjeux et surtout un sentiment de vide abyssal dans toutes les bribes de vie montrées. Beaucoup de bons acteurs figurent dans Les estivants mais ils ont soit hérité d'un rôle grotesque (Arditi, Moreau, Stocker, Lvovsky), soit ils ne font que passer (Beauvois, Scarmacio, Perez). Seule Valeria Golino, de par son talent naturel, parvient à tirer son épingle du jeu. Et puis, le film dure 2 heures sans justification narrative. Il est vrai que cela vaut le coup d'attendre car la mise en abyme finale dans un brouillard antonionien est (presque) le seul moment digne d'éloges.

 

 

Classement 2019 : 23/23

 

La réalisatrice :

 

Valeria Bruni-Tedeschi est née le 16 novembre 1964 à Turin. Elle a réalisé Il est plus facile pour un chameau, Actrices et Un château en Italie.

 



30/01/2019
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