L'indifférence en héritage (Tout ira bien)
Quiconque a vécu les affres du deuil sait qu'une autre épreuve l'attend : celle de la succession, source de conflits et d'accès d'avidité. Le cas exposé dans Tout ira bien a beau être particulier, il n'en a pas moins une portée universelle. La compagne de la défunte, acceptée et même appréciée de la famille de cette dernière, de son vivant, n'en fait plus partie, à partir du moment où il est question d'argent. Il n'y a plus que de l'indifférence en héritage, voire du dédain, consacré par la loi qui,donne raison aux uns contre une. Ray Yeung traite son sujet avec délicatesse, un joli sens des ellipses et une certaine grâce, une manière qui tranche avec la cruauté des êtres, dès lors que la convoitise prime et que le cercle de la famille se resserre autour des liens du sang. L'homophobie, dès lors, revient à la surface, au mépris des preuves du passé, dans une hypocrisie sociale qui a été dissimulée par un prétendu esprit d'ouverture et de tolérance qui n'existait que pour la forme, sans sincérité aucune. Par ailleurs, l'on perçoit parfaitement dans Tout ira bien le manque d'espace à Hong Kong, la présence de croyances chinoises traditionnelles et, surtout, la persistance de coutumes fondées sur un modèle intangible de société patriarcale.
Le réalisateur :
Ray Yeung est né à Hong Kong. Il a réalisé 4 films dont Un printemps à Hong Kong.
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