L'homophobie au quotidien (Plus jamais seul)
L'horreur de l'homophobie au quotidien. Haineuse, viscérale, atroce. Pour son premier film, le musicien chilien Alex Anwandter s'est inspiré d'une agression qui a bouleversé tout le pays, en 2012. Au moins pour son point de départ car dans sa deuxième partie, le film s'attache aux pas d'un père effondré qui, d'une certaine façon tente de se reconnecter à un fils qui lui était en grande partie étranger. Et pas seulement pour des questions d'orientation sexuelle mais aussi à travers une non-communication de deux générations. Plus jamais seul n'est pas un film "gay" comme on a pu en voir ces dernières années. Il explore la solitude de deux êtres, comme son titre l'indique de façon ironique. L'une de ses faiblesses, il en a beaucoup, est son rythme décousu et une certaine confusion de sa narration, tendance amplifiée par des échappées oniriques qui ne servent pas son propos. S'y ajoutent assez souvent des velléités esthétisantes et un travail trop appuyé sur l'ambiance sonore afin de faire de Santiago du Chili un portrait noir et poisseux. A côté de cela, le film est sauvé en partie par quelques scènes réalistes (l'agression) ou prosaïques (le dialogue entre le père et une femme médecin). Sans oublier une interprétation très solide, notamment de Sergio Hernandez. Mais la froideur du film et son refus d'une émotion véritable ternissent l'impact d'un film trop friable.
Classement 2017 : 82/102
Le réalisateur :
Alex Anwandter est né le 24 mars 1983 à Santiago du Chili. Musicien, il signe son premier long-métrage avec Plus jamais seul.
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