L'homme le plus assassiné du monde (The Phoenician Scheme)
Faut-il attendre quelque chose de neuf chez Wes Anderson, disons une remise en cause radicale de son style, comme beaucoup de grands cinéastes ont pu le faire dans leur carrière ? Au vu de The Phoenician Scheme, la réponse est toujours non, le cinéaste reste un adepte du copier-décaler de son univers habituel, à la fois désuet et absurde. Anderson poursuit sa voie sans évoluer et Phénicie aussi, comme aurait pu le chanter Fernandel. Qu'on se rassure, tout de même un peu, la virtuosité du réalisateur est toujours au rendez-vous, ses dialogues mitraillette et ses décours dingues aussi. Mais tout cela, pourquoi faire ? Pour une intrigue insipide qui prétend clouer le capitalisme décomplexé (oui, on voit les références) au pilori, au travers de son héros, magouilleur de première et homme le plus assassiné du monde, en passant, incarné avec un plaisir évident par Benicio del Toro. Lui et l'excellente Mia Threapleton sont les fers de lance d'un casting qui, comme d'habitude, accumule les apparitions de stars, lesquelles n'ont que des miettes à jouer. Reste que l'émotion est tragiquement absente de ce train électrique pour adultes et, pire, le film ne donne jamais une seule occasion de sourire, dans ce qui est censé être une satire. Il semble que la poésie kitsch bien présente dans quelques œuvres précédentes se soit évaporée, à moins que ce soit nous, public fidèle des bizarreries de Wes Anderson, qui nous sommes finalement lassés.
Le réalisateur :
Wes Anderson est né le 1er mai 1969 à Houston. Il a réalisé 12 films dont La vie aquatique, The Grand Budapest Hotel et Asteroid City.
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