L'envers du décor (The Florida Project)
L'envers du décor du rêve américain, celui où évoluent les sans grades et les laissés de côté du capitalisme triomphnt, prend encore plus de signification à proximité de Disney World et de son côté chatoyant et féérique. C'est à sa périphérie que Sean Baker a tourné, dans un univers coloré qui contraste avec la misère sociale, dans un motel où survivent nombre de femmes seules avec enfants. Le film procède à un autre décalage en suivant particulièrement une petite fille espiègle, joyeuse et qui n'a pas sa langue dans sa poche. La misère est-elle plus belle au soleil et dans le regard d'une gosse ? Pas vraiment. Mais quand le film séduit par son côté réaliste et documentaire, il déçoit quelque peu dans sa narration et sa mise en scène. Les vignettes se succèdent rapidement mais le temps semble parfois long tant le réalisateur enchaîne sans transition et sans que les scènes ne soient menées jusqu'à leur terme. La dramaturgie finale remet des enjeux véritables dans la balance mais cette bonne impression est gommée par un dénouement ouvert qui ne correspond pas du tout au reste du long-métrage. On a beau adhérer aux partis pris et au discours de Sean Baker, il y a une énorme frustration dans un traitement maladroit et trop vague de son sujet.
Classement 2017 : 135/272
Le réalisateur :
Sean Baker est né à New York. Il a réalisé 6 films dont Tangerine.
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