L'ennui d'une vie (A la lueur de la chandelle)
La lecture du synopsis de A la lueur de la chandelle en apprend beaucoup au spectateur qui aura erré, près de deux heures durant, dans une maison bourgeoise du nord du Portugal, en essayant de trouver des clés de compréhension. Nul doute que André Gil Mata se sent davantage proche du cinéma de Chantal Akerman que de celui de Spielberg mais était-il besoin d'étirer certaines scènes à la limite du supportable, comme ce plan d'un évier qui se vide très lentement, une bonne minute, ressentie comme une heure, ou presque ? Ce sont des bribes de vies qui nous sont contées, notamment de petite fille à vieille dame, dans un grand désordre chronologique, où l'on saisit l'ennui d'une existence décevante, à l'aune de celui qui nous étreint devant l'écran, voulu visiblement par le réalisateur, qui nous laisse nous débrouiller avec les différentes temporalités entremêlées. La première parole n'est prononcée qu'au bout d'une trentaine de minutes et les dialogues brillent par leur rareté. En revanche, de nombreux plans séquence nous permettent d'admirer le jardin luxuriant sous toutes les boutures et il est indéniable que le film est amoureusement et joliment réalisé, pour un pur exercice de style sur le temps qui passe et la finitude des êtres. Mais Dieu, que c'est lent et long.
Le réalisateur :
André Gil Mata est né en 1978 à São João da Madeira (Portugal). Il a réalisé 4 films dont L'Arbre.
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