L'éclipse de la lune rouge (Mi Bestia)
Pour faire court, on pourrait évoquer un mélange de Tiger Stripes et du Règne animal, pour évoquer le premier long-métrage de la Colombienne Camila Beltràn, jusqu'alors connue pour ses vidéos expérimentales. Son sujet mis à nu, qui parle de l'adolescence et du regard lascif des hommes vis-à-vis d'une femme en devenir, a bien entendu des airs de déjà-vu mais les partis-pris visuels et sonores du film, déconcertants et audacieux mais fascinants, méritent de le considérer comme un objet artistique non dénué de valeur. Son atmosphère fantastique, à la limite de l'horreur, alors que s'annonce une éclipse de lune rouge qui affole la population, rejoint d'une certaine manière tout un pan d'une nouvelle littérature féminine latino-américaine, qui n'a pas peur de choquer et qui s'en prend souvent, de façon désinhibée, au patriarcat et à la religion, à l'instar de Mariana Enriquez, la plus talentueuse de ces romancières, Mi Bestia n'a cependant pas la puissance de ses écrits, ne serait-ce que par la brièveté du film qui frustre quelque peu car la forme a finalement trop pris de place par rapport au fond. Les personnages, hormis le rôle principal, joué par l'excellente Stella Martinez, auraient certainement mérité une plus large exposition de leur psychologie.
La réalisatrice :
Camila Beltrán est née en 1984 à Bogotá. Elle a réalisé 3 courts-métrages.
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