Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

L'apprenti du puisatier (La femme aux cheveux roux)

Venant après le somptueux Cette chose étrange en moi, le nouveau roman du Prix Nobel turc Orhan Pamuk peut, de prime abord, sembler moins ambitieux. Pourtant, La femme aux cheveux roux, au fil des pages, révèle une singularité et une ampleur qui rappellent à quel point l'auteur de Mon nom est rouge est un grand écrivain, aussi brillant dans les récits intimes que dans l'évocation de la complexité de son cher pays. Derrière l'expérience d'un lycéen, devenu apprenti d'un puisatier, avant de vivre une existence marquée par la culpabilité et la nostalgie de ses jeunes années, se dissimule à peine le portrait d'une Turquie toujours soumise à la lutte entre la modernité et les traditions, à la religion contre la laïcité, coincée entre l'occident et l'orient. Orhan Pamuk nous raconte un destin d'homme balisé par les choix de vie et la liberté individuelle lesquels symbolisent à leur manière l'histoire tourmenté du pays dans lequel il vit. Un roman puissant traversé par d'autres thèmes tels que la transmission et la filiation auxquels le héros du live est connecté par l'intermédiaire des mythes violents d'Oedipe er de Sorhab. Bien au-delà du simple récit initiatique, La femme aux cheveux roux se déploie de façon majestueuse au-dessus du Bosphore et des vicissitudes du temps qui passe. Qui a dit que ce roman manquait d'ampleur ? Sûrement quelqu'un qui ne l'avait pas lu jusqu'au bout.

 

 

L'auteur :

 

Orhan Pamuk est né le 7 juin 1952 à Istanbul. Il a publié 10 romans dont Mon nom est rouge, Le musée de l'innocence et Cette chose étrange en moi.

 



28/03/2019
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