Cinéphile m'était conté ...

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Kazakh noir (Les voleurs de chevaux)

Parler de western pour caractériser Les voleurs de chevaux est réducteur et à moitié faux puisqu'on pourrait également le qualifier de film noir (Kazakh noir ?), de drame ou de récit d'apprentissage puisque les événements y sont principalement vus à travers les yeux d'un gamin de 12 ans, amené à devenir peu ou prou le chef de famille. Coréalisé par un Kazakh et une Japonaise, le film enregistre et sublime les paysages des steppes (attention à l'affectation esthétique, on n'en est pas très loin) et séduit par son rythme contemplatif et la description tendre de liens familiaux. Deux scènes violentes viennent troubler ce quotidien à la fois rude et tranquille et le film se fait aussi onirique à l'occasion, pour accompagner le jeune héros, à la lisière de l'adolescence, qui cherche à comprendre le monde complexe des adultes. Les nombreux non-dits n'altèrent en aucune façon la compréhension du film qui contrairement à certains longs métrages kazakhs récents, ceux d'Adilkhan Yerzhanov, notamment, ne recourt pas à l"humour où à la recherche de l'absurde, lui préférant un naturalisme confinant au minimalisme. Cependant, dans ce film où l'horizon engloutit tout, il y a un côté dérisoire dans les gesticulations humaines face à la permanence grandiose de la nature. Le choix de l'humilité convient bien à Les voleurs de chevaux qui malgré sa violence intermittente est source d'apaisement et de sérénité.

 

 

Les réalisateurs :

 

Yerlan Nurmukhambetov est né en 1976 au Kazakhstan. Il a réalisé 4 films. Lisa Takeba est née en 1983 au Japon. Elle a réalisé 4 films.

 



02/08/2021
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