Cinéphile m'était conté ...

Kaboul de feu et d'angoisse. Pour 13 jours et 13 nuits, même si le film de Martin Bourboulon, par ses ellipses, ne réussit pas à faire ressentir le lent passage du temps et l'attente insupportable de la délivrance. Tiré du récit de Mohamed Bida, le long métrage préfère se concentrer sur la tension des situations, surtout quand elles sont susceptibles de dégénérer en massacre. La réalisation est solide et efficace, jamais loin de son personnage principal, peut-être trop héroïsé par rapport à ce qu'il considérait comme son devoir, dans le chaos ambiant. Les deux personnages féminins qui accompagnent Beda dans ce cauchemar sont très schématiques mais il fallait bien désigner des protagonistes sur lesquelles porter notre attention et susciter une pulsion émotionnelle. Il ne faut pas attendre de 13 jours 13 nuits plus que ce qu'il a à nous proposer, à savoir un blockbuster à la française, avec quelques touches d'humanité bien distillées et quelques grains de suspense, dus à l’imprévisibilité des Talibans, même si, globalement, personne n'ignore la fin de l'histoire, avant même son commencement. Au rayon interprétation, Roschdy Zem est bien évidemment l'homme de la situation, un roc avec quelques failles, au côté d'une Lyna Khoudri impeccable qui a déjà démontré qu'elle possédait l'étoffe pour jouer aussi bien dans des grosses productions que dans des "petits" films indépendants.

Le réalisateur : 

Martin Bourboulon est né le 27 juin 1979. Il a réalisé 6 films dont Eiffel et Les trois mousquetaires.