Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Judy & Punch (Australie)

Judy & Punch, Mirrah Foulkes, Australie, 2019

Judy et son mari Punch créent des spectacles de marionnettes dans une petite ville où la chasse aux sorcières bat son plein. Celui qui se souvient des premiers longs-métrages de Peter Weir ou d'un certain nombre de films réalisés par des cinéastes australiens ne s'étonnera pas de l'ambiance très particulière de Judy & Punch, dans un genre que l'on peut qualifier de comédie noire, à la lisière du fantastique. Avec ses costumes hors du temps, plus proches du moyen-âge que d'aujourd'hui, la peur du diable, omniprésente, son hystérie grégaire et sa chasse aux marginaux, le film a tout du film historique, d'une lointaine époque où régnait l'intolérance et le fanatisme. Mais il est facile d'y voir une allégorie de notre monde moderne, porté par un élan #MeToo évident, avec la femme du marionnettiste comme personnage central, victime et avide de vengeance. Tant que le film reste dans le domaine de la fantaisie et de l'humour bizarre, il fonctionne très bien, jouant parfaitement de son décalage entre ses images surannées et sa BO contemporaine. Las, en l'espace de quelques minutes, dans un dénouement moralisateur digne d'un discours de procureur, la bonne impression générale est en partie gâchée. On peut se demander ce qui a pris à Mirrah Foulkes, actrice d'Animal Kingdom et épouse de David Michôd, au moment de la conclusion de son tout premier film en tant que réalisatrice. Elle sera pardonnée à condition qu'elle revienne à la mise en scène avec un projet aussi original mais qui ne cherche pas à tout prix à mettre les points sur les i.

 

 

Note : 7/10

 



04/06/2020
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