Jeune et joli (Sebastian)
Innombrables sont les films (ou les romans) qui traitent de quête identitaire. Sebastian illustre le genre avec acuité dans le portrait d'un garçon de 25 ans, jeune et joli, à la double vie périlleuse : aspirant écrivain, côté pile, Escort Boy, côté face. Qui est-il vraiment ? Un travailleur du sexe qui s'inspire de son expérience pour rédiger une autofiction ou un romancier qui se documente dans la réalité d'étreintes avec des hommes plus âgés. Le film de Mikko Mäkelä, très intéressant sur son évocation de la scène culturelle londonienne, donne intelligemment des réponses ambiguës, laissant toute latitude pour les interpréter. A travers Sebastian et son évolution dans le registre de ses émotions et sensations, le long métrage se révèle captivant dans ce qu'il dit de la création littéraire, au-delà d'un classique récit d'apprentissage, tardif et nuancé. Quelques références un peu trop voyantes : Easton Ellis, Collard, Pialat, alourdissent un peu l'ensemble mais sans l'étouffer, cependant. Et le meilleur atout de Sebastian, qui oscille au gré des scènes entre crudité et mélancolie, est sans aucun doute son interprète principal (les seconds rôles manquent un peu de substance), Ruaridh Mollica. qui exprime de manière forte toute l'intensité, l'audace et la vulnérabilité requises par son personnage.
Le réalisateur :
Mikko Mäkelä est né en 1989 en Finlande. Il a réalisé Entre les roseaux.
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