Intense activité (Les Intranquilles)
La maladie dont souffre le personnage principal de Les Intranquilles n'est nommée qu'à une seule reprise dans le film de Joachim Lafosse et n'explique qu'en partie l'intense activité dont il fait preuve aux moments les plus aigus de ses crises. C'est l'une des qualités du film que de nous immerger d'emblée dans le monde et la tête agitée de ce peintre pour élargir ensuite la perspective sur les conséquences de ses dérèglements auprès de son fils, de son père et de son épouse, dont la patience et l'état mental ont des limites. Autre atout négligeable :aucun discours de médecin ne vient expliquer quoi que ce soit, Les Intranquilles restant concentré sans discours thérapeutique sur celui qui souffre et fait souffrir ses proches. Si le film n'est pas un thriller à proprement parler, il en devient un quand son héros incontrôlable se met en danger ainsi que sa famille, au point que l'on est sans cesse en attente d'un drame annoncé. La mise en scène de Lafosse est très différente de ce qu'elle est habituellement, à fleur de peau, presque primitive et viscérale, en s'attachant à la lourdeur des corps et à leur déplacement dans l'espace. Damien Bonnard, dont le talent n'est plus un secret est tout simplement sidérant dans le rôle principal, monstrueux et touchant. Leïla Bekhti, dans une composition subtile, l'accompagne dans les hauts et les bas d'une aventure humaine qui ne cache jamais les tréfonds émotionnels d'une maladie quasi impossible à guérir.
Le réalisateur :
Joachim Lafosse est né le 18 janvier 1975 à Uccle (Belgique). Il a réalisé 9 films dont Elève libre, L'économie du couple et Continuer.
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