Cinéphile m'était conté ...

Henry est un menteur (toute une partie de sa vie est inconnue), un imposteur (il publie avec succès des livres dont sa femme est l'auteur) et un meurtrier (un crime en entraîne un autre, vous savez ce que c'est). Henry est le héros de La vérité et autres mensonges de l'allemand Sascha Arango, scénariste réputé pour la télévision, la radio et le théâtre, dont c'est le premier roman. Un thriller dont le découpage a l'efficacité requise pour tenir en haleine le lecteur et une bonne dose d'amoralité pour le choquer (un tout petit peu, on en a vu d'autres, non ?). Ce n'est pas un objet littéraire évidemment mais Arango sait comment pimenter une intrigue avec des ingrédients connus, encore faut-il savoir les agencer avec doigté et de ce côté là, à l'image d'un Joël Dicker, l'écrivain allemand fait un quasi sans faute. Henry, malgré son cynisme et ses mensonges à répétition, n'est pas complètement antipathique. Déséquilibré et mythomane accompli, soit, mais il aime sincèrement son chien et aide parfois ceux qui sont dans le besoin. Au-delà de son intrigue principale, Arango a surtout eu le bon goût de peaufiner ses personnages secondaires : la femme, la maîtresse, l'éditeur et sa secrétaire, le poissonnier serbe ... La vérité et autres mensonges n'est pas le livre de l'année ni même de la semaine et ne laissera pas de souvenirs impérissables. Le qualifier de roman de gare serait un peu injuste mais après tout le genre n'est pas honteux en soi. Henry, un ami qui (ne) vous veut (pas) du bien.