Il pleut du plomb sur Managua (A balles réelles)
Sergio Ramírez n'a jamais fléchi dans son engagement au Nicaragua et n'a eu de cesse de combattre les dictatures de son pays, de Somoza, hier, à Ortega, aujourd'hui. Exilé en Espagne, il a été déchu de sa nationalité après la parution de son dernier roman, publié en France sous le titre de À balles réelles. Un livre dans lequel apparaît à nouveau son personnage fétiche, l'inspecteur Morales (Il pleut sur Managua, Retour à Managua), lequel est cette fois plus spectateur que acteur dans un événement récent et marquant de l'histoire du Nicaragua : le massacre de 300 étudiants désarmés en avril 2018. Derrière une intrigue qui comporte certains éléments de fiction, l'auteur ne se cache pas pour stigmatiser les exactions des paramilitaires au service du régime. La puissance du texte et la force de la dénonciation sont indéniables mais le livre y perd en contrepartie de sa verve caustique et de son humour, qualités habituelles des écrits de Sergio Ramírez, lointain cousin du Cubain Leonardo Padura. Un livre à part, dans l’œuvre de l'écrivain nicaraguayen, dont la fantaisie romanesque s'efface devant la réalité des faits, quand il pleut du plomb sur Managua.
Un grand merci à NetGalley et aux excellentes éditions Métailié.
L'auteur :
Sergio Ramirez est né le 5 août 1942 à Masatepe (Nicaragua). Il a publié 6 romans dont Châtiment divin et Retour à Managua.
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