Il était une fois à La Mecque (Khâtem)
Il était une fois à La Mecque, au tournant du XXe siècle, quand l'Arabie faisait encore partie de l'empire Ottoman, un cheikh qui se désolait de n'avoir que des filles. De guerre lasse, il décida d'adopter Sanad, le fils d'une servante. Quelque temps plus tard, son épouse donnait naissance à une sixième fille, Khâtem. Cette dernière, qui donne son titre au roman de la saoudienne Raja Alem, grandit au côté de Sanad. Celui-ci se passionne pour le travail des pierres précieuses alors que son amie d'enfance découvre un plaisir quasi érotique à jouer du luth au milieu d'un gynécée. Peu à peu, son allure de garçon manqué suscite les rumeurs avant que son hermaphrodisme ne soit révélé. Troublant personnage que celui de Khâtem qui s'habille tantôt en homme, tantôt en femme, provoquant le désir des deux sexes. Roman de la société mecquoise, avec une fine description des us, des coutumes et des mentalités d'une époque violente (le roman se termine par des scènes de guerre civile), Khâtem se distingue par une écriture délicate, précieuse, tout en enluminures. Qualifiée parfois de "Nabokov saoudienne", Raja Alem joue avec les tabous avec une certaine dextérité. Son livre est tellement imprégné de poésie et de métaphores, qu'il en devient par moments fastidieux et incite à tourner les pages un peu plus vite. Pas un coup de coeur, mais une curiosité, pour une littérature "différente."
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