Cinéphile m'était conté ...

Pas trop bath la nouvelle aventure d'OSS 117, réalisée par Nicolas Bedos, dont on pressentait qu'il ne serait pas l'homme de la situation. Notre héros, jadis si touchant dans son incommensurable bêtise et arrogance narcissique, n'est plus que l'ombre de lui-même et pas seulement parce qu'il ne parvient pas à "hisser les couleurs." L'arrivée d'un réalisateur qui évolue dans un humour bien différent de celui d'OSS promettait du neuf et de l'inédit mais ce n'est qu'à la marge, avec des clins d’œil poussifs à notre époque, comme s'il était utile de moderniser l'espion, en lui mettant même dans les pattes un jeune godelureau, sa parfaite antithèse. Les deux premiers opus fonctionnaient bien par leur sens de l'absurde et une écriture relativement fine qui semblent avoir disparu dans un scénario grossier, pour aboutir à une version folklorique de James Bond, ce dont on n'avait nul besoin. Cela dit, c'est une manière de se rapprocher des livres de Jean Bruce, lesquels n'ont jamais brillé par leur subtilité. Le problème majeur est que l'on ne rit quasiment jamais (le quasiment est de trop) devant les "mots d'esprit" teintés de racisme et de peu politiquement corrects dans la bouche de l'espion qui venait de René Coty. Jean Dujardin n'est pour rien dans cet échec, fidèle à son personnage, pas plus que Pierre Niney, plutôt à son aise, mais le peu d'attention apportée aux autres protagonistes ajoute encore à la déception ressentie dans cet opus qui restera loin des deux précédents. Plutôt que d'attendre un hypothétique quatrième volet qui aura du mal à satisfaire aux attentes, pourquoi ne pas ressortir les films d'André Hunebelle des années 60, à commencer par Banco à Bangkok pour OSS 117 ? Sans doute plus drôles et divertissants. Enfin, pas sûr.

Le réalisateur :

Nicolas Bedos est né le 21 avril 1979 à Neuilly-sur-Seine. Il a réalisé Monsieur et madame Adelman et La belle époque.