Cinéphile m'était conté ...

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Haricots rouges confits (Les délices de Tokyo)

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Dans Les délices de Tokyo, Naomi Kawase reste fidèle à ses thèmes favoris : le lien avec la nature et la tendresse pour les marginaux, mais cette fois-ci dans un cadre urbain et avec la volonté de toucher un public plus large, ce qui n'est pas un crime étant donné l'hermétisme de certains de ses films précédents qui en bridait l'émotion. La cuisine est ici le symbole du partage, de l'acceptation de l'autre, et de la transmission entre les générations. Le film ouvre l'appétit avec la conception des Dorayakis, ces macarons fourrés de haricots rouges confits. Mais ces ingrédients ne sont que là que pour porter le message de la réalisatrice qui, en creux, et avec subtilité, témoigne d'une société qui accepte mal que l'on ne suive pas les chemins de la "normalité." Si mélodrame il y a, dans la grande tradition du cinéma japonais, il est raffiné et sans ostentation, nappé dans une histoire à la musicalité contemplative, douce et narquoise. Loin des excès d'un festin pantagruélique, Les délices de Tokyo se savourent bouchée après bouchée pour en saisir toutes les nuances gustatives.

 

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Classement 2016 : 3/19

 

La réalisatrice :

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Naomi Kawase est née le 30 mai 1969 à Nara (Japon). Depuis 1992, elle a tourné une douzaine de documentaires et 9 films de fiction. Le premier, Suzaku, a obtenu la Caméra d'Or à Cannes, en 1997. La forêt de Mogari, Hanezu et Still Water figurent parmi ses oeuvres les plus reconnues.



30/01/2016
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