Graves effets collatéraux (A War)
Dans la liste finale retenue pour l'Oscar 2016 du meilleur film en langue étrangère A war figurait aux côtés de Mustang et du Fils de Saul, notamment. Le troisième long-métrage de Tobias Lindholm est clairement divisé en deux segments, le premier, un peu ingrat, décrivant avec réalisme et sécheresse le quotidien d'une troupe étrangère dans une guerre lointaine, en l'occurrence l'Afghanistan. Ennemis invisibles et haute technologie mais la décision de faire feu est toujours humaine, donc sujette à caution, et aux circonstances, et susceptible d'entraîner de graves effets collatéraux. Ce sont ceux-ci qui forment l'intérêt d'une seconde partie qui, a posteriori, fait oublier les quelques longueurs ou passages arides de la première. C'est là qu'interviennent des questions de morale et du sens d'un engagement dans la guerre pour un pays pacifique comme le Danemark. Sans parler des conséquences sur la part intime et familiale des combattants qui sont davantage qu'un détail dans A War. Tobias Lindholm, scénariste déjà reconnu (De Borgen à La chasse) acquiert ses galons de réalisateur dans cette oeuvre qui doit beaucoup au fameux Dogma danois même s'il n'en respecte pas toutes les règles. Sur un thème qui rappelle beaucoup de films récents (Démineurs parmi les meilleurs, American Sniper parmi les pires), A War, avec ténacité et pudeur, impose sa marque. Comme une entaille profonde dans la chair quoique difficile à voir à l'oeil nu.
Classement 2016 : 34/121
Le réalisateur :
Tobias Lindholm est né le 5 juillet 1977 à Naestved (Danemark). Scénariste réputé (Borgen, Submarino, La chasse, La communauté), il est passé à la réalisation en 2010 avec R, suivi de Hijacking.
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