Garçon désorienté ( Boy Erased)
En juillet de l'année dernière est sorti Come as you are dans lequel une jeune adolescente, dans les années 90, est envoyée dans un centre pour suivre une thérapie destinée à "corriger" sa sexualité déviante. Joli film d'ailleurs, bien qu'un peu convenu, mais ses défauts ne sont rien à côté de c eux de Boy Erased, en grande partie raté et pas seulement parce que le metteur en scène, Joel Edgerton, a cru malin de brouiller la chronologie de façon à faire plus "auteur." Mais c'est peine perdue tant les intentions du scénario sont transparentes et assénées avec une lourdeur pachydermique. Comment ne pas être révulsé par les méthodes de ce centre de "désintoxication sexuelle" si ce n'est qu'elles sont montrées de manière tellement démonstratives que nos capacités d'émotion et de rejet en sont forcément réduites de minute en minute. Qui plus est, l'on sent bien que le propos du film est aussi, et peut-être surtout, de montrer le caractère dysfonctionnel, bien qu'aimant, d'une famille chrétienne perturbée par les orientations sexuelles du fils. Propre et amidonné, Boy Erased est pourtant solidement documenté et inspiré par le témoignage de l'une des "victimes' de ces centres de réhabilitation américains. Mais malgré une interprétation sans faille, notamment des parents, Kidman et Crowe, le film est trop vite plombé par ses errements narratifs et son didactisme pesant. Et il ne secrète alors plus qu'un ennui poli mais consistant.
Classement 2019 : 59/72
Le réalisateur :
Joel Edgerton est né le 23 juin 1974 à Sydney. Il a réalisé The Gift.
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