Cinéphile m'était conté ...

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Fagot de vieux films (Mars/1)

Les nuits faciles (Suna no ue no shokubtsu-gunà, Kô Nakahira, 1964

Mort à 52 ans, Kô Nakahira a tout de même réalisé autour de 45 films en vingt ans de carrière. Figure marquante de la nouvelle vague japonaise, il n'a pas cependant l'aura d'un Ôshima ou d'un Imamura alors que certains de ses films, Passions juvéniles et Les lundis de Yuka, par exemple, mériteraient d'être davantage connues. Ce n'est pas tout à fait le cas de Les nuits faciles, parfois opaque dans son récit surréaliste, où le noir et blanc classique est parfois aspergé de flashes de rouge. Le héros du film, hanté par son père, séducteur patenté et mort à 32 ans, se retrouve entre deux sœurs dans une relation sado-masochiste assez dérangeante. Nakahira expérimente et sacrifie un peu trop au style aux dépens d'une intrigue érotisée qui embarrasse plutôt qu'elle ne séduit.

 

Industrial Spy (Sangyo supai), Eiichi Kudô, 1968

Les treize tueurs est à peu près le seul long-métrage de Eiichi Kudô disposant d'une certaine réputation. Industrial Spy, comme son nom l'indique, est un film qui s'intéresse au vol de secrets d'entreprise, destinés à la concurrence, réalisés par un individu indépendant dont la seule motivation reste pécuniaire. Sauf que ce dernier peut parfois se faire manipuler à l'insu de son plein gré. L'histoire d'Industrial Spy n'est pas palpitante, malgré ses instants pop et ses gadgets dignes d'un James Bond de l'époque. Un cinéaste du calibre de Masumura aurait sans doute rendu l'affaire excitante mais Kudô n'a visiblement pas une once de son talent et son film, certes regardable, pêche par un manque de vivacité et une inaptitude à ménager des transitions dignes de ce nom. Tout est moyen dans ce film, y compris l'interprétation et un absolument dédain pour les personnages féminins.

 

Cuba mon amour (Kyuba no koibito), Kazuo Kuroki, 1969

En voici une curiosité japonaise ! La partie fictionnelle de Cuba mon amour n'est guère étoffée, avec un marin japonais qui débarque à La Havane, 10 ans après la révolution, et qui passe son temps à flirter avec les jolies demoiselles de l'île. Ce n'est pas A lui les petites cubaines car le propos est plutôt documentaire (extraits de discours du Che et de Castro, images de la bataille de la Baie des cochons) qui  se présente comme un état des lieux, très bienveillant et un peu didactique. Cela dit, comme la caméra est agile et se faufile partout, privilégiant l'apparente spontanéité d'un peuple qui ne saurait proférer la moindre critique à l'égard du régime, le film se voit avec un certain intérêt historique.

 



01/03/2024
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