Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Etre touché (Une illusion passagère)

La construction d'une "Novella", court roman ou longue nouvelle, est un art subtil. Pour son premier essai en la matière, l'irlandais Dermot Bolger séduit autant qu'il frustre dans Une illusion passagère. Parce que beaucoup de sentiments complexes affleurent dans le texte ; parce que sa brièveté laisse indubitablement sur sa faim. Son héros est à un point charnière de sa vie laquelle, d'un certain point de vue, le sien en l'occurrence, pourrait apparaître comme un ratage complet. Cette remise en cause, cette crise identitaire, cette auto-critique profonde se produit loin de ses repères, dans un hôtel chinois où sa rencontre avec une masseuse va déclencher tout un tas de pensées contradictoires. Pas question de sexe mais de tendresse. Etre touché, dans tous les sens du terme, est bien plus important que jouir. A travers une amorce de dialogue entre le haut fonctionnaire irlandais et la masseuse chinoise, deux solitudes se frôlent et tentent de se comprendre en dépit de la barrière de la langue et de l'aspect mercantile de la transaction. Il y a un côté Lost in translation dans Une illusion passagère et des moments volatils de complicité (véritable ou illusoire ?) qui seront sans doute sans conséquences mais on n'en sait rien après tout. On préféra toujours Bolger sur la distance du roman mais cette novella ne manque pas de charme. Evanescent, soit, mais réel.

 

CVT_Une-illusion-passagere_261.jpeg



10/09/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 49 autres membres