Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Et au milieu coule la Bosna (A la fin de l'été)

Grâce à de jeunes maisons d'édition, notamment, la riche littérature des pays de l'ex-Yougaslavie nous parvient de plus en plus régulièrement et qu'importe si les œuvres ont mis, parfois, plusieurs années à franchir les frontières. Ainsi en est-il du premier roman de la native de Bosnie, Magdalena Blažević, traduit par Chloé Billon pour le compte des formidables éditions Bleu et Jaune. A la fin de l'été se déroule avant et pendant la guerre, dans un petit village, proche de la rivière Bosna, qui semble à l'abri du conflit. Pourtant, la mort va frapper une fille de 14 ans, innocente, qui raconte elle-même, voix d'outre-tombe, les circonstances de la tragédie mais aussi, auparavant, sa vie insouciante, au milieu de la nature généreuse, auprès de sa famille et d'un environnement tranquille. Un roman à hauteur d'enfant et d'adolescente ? Oui, mais revisité par l'autrice car les mots employés et les images convoquées ne sont pas toujours ceux d'une fille de son âge. Il faut accepter cette licence littéraire qui évite le réalisme, à quelques passages près, pour une poésie sensorielle qui contraste d'autant plus avec la brutalité de l'irruption de la Camarde dans cet univers pacifique. Jamais Magdalena Blažević ne donne l'identité ni l'appartenance des bourreaux, ne reste que l'absurdité d'une mort gratuite, fruit de la haine et de l'inconscience des hommes. Le livre, qui se déroule en Bosnie, a reçu le Prix du meilleur roman croate en 2023 et une autre récompense qui porte le nom d'un écrivain serbe. Une sorte d'ironie pour un livre qui décrit, à sa manière distanciée et lyrique, le temps pas si lointain où ces trois communautés se déchiraient et se tuaient entre elles.

 

 

L'auteure :

 

Magdalena Blažević est née en 1982 en Bosnie.

 



09/03/2025
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