En toc ? (Gold)
Combien de fois a-t-on vu de ces récits on ne peut plus américains à base d'avidité, de cupidité, de soi disant réussite passant par l'enrichissement personnel ? Avec le sempiternel diptyque : je monte très haut avant de chuter très bas, sauf que ... Avec le toujours fallacieux prétexte d'être inspiré d'une histoire réelle, Gold redessine des contours narratifs tellement balisés que tout y est prévisible, du moins dans les grandes lignes, y compris la coquetterie finale, avec bien entendu une propension à compliquer l'intrigue à loisir, chemin faisant, et en s'ingéniant à inventer des péripéties plus ou moins grotesques, certaines divertissantes, d'autres non. Il vaut mieux par ailleurs passer très vite sur la façon dont est décrite l'Indonésie et ses habitants, avec un tel sentiment de supériorité impérialiste qu'elle fait froid dans le dos. Mais ce n'est pas le sujet, bien sûr. Stephen Gaghan, qui n'avait rien tourné depuis Syriana (2005), hormis un téléfilm, confirme qu'il est un scénariste retors, pas spécialement génial mais futé, et aussi un metteur en scène sans grande envergure, incapable de donner du souffle ou de l'émotion. Quant au cas McConnaughey, il peut facilement être réglé ici : autant l'acteur peut être prodigieux quand il est dirigé, autant dans Gold son cabotinage éhonté devient fatigant surtout confronté au jeu très dépouillé et subtil d'Edgar Ramirez. On rétorquera que c'est le personnage du premier nommé, flamboyant et pathétique, véritable enfiévré en or massif, qui requiert de l'outrance ! Ce n'est pas un argument recevable. Quoi qu'il en soit, Gold n'est pas tout à fait un film en toc, cependant, on ne saurait trop dire pourquoi. Il est légitime de lui accorder un sentiment de sympathie indulgente proche de la commisération, pour un ouvrage raté, en très grande partie.
Classement 2017 : 78/92
Le réalisateur :
Stephen Gaghan est né le 6 mai 1965 à Louisville (Kentucky). Il a réalisé Abandon et Syriana.
A découvrir aussi
- Empoisonneuse en série (Fleur de tonnerre)
- D'un motel à l'autre (American Honey)
- D'une rive à l'autre (Paris la blanche)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres