Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

En rupture d'harmonie (Harvest)

 

Que Harvest se révèle souvent insolite ne doit pas surprendre car la cinéaste grecque Athina Rachel Tsangari est plutôt du genre à cultiver l'art du bizarre, comme dans Attenberg, son long métrage le plus connu. Faut-il voir absolument dans son dernier film un miroir à notre monde moderne, dans lequel les termes de Liberté, égalité, fraternité semblent de plus en plus inadaptés et où le capitalisme dévore tout sur son passage ? Oui, si l'on veut, mais c'est d'abord l'ambiance intemporelle que l'on retient, presque médiévale, comme un tableau de Brueghel qui prendrait vie. Une nature somptueuse et des hommes et des femmes qui vivent avec elle en harmonie, sans strates sociales, cela ne peut durer bien longtemps, même quand on se méfie des "étrangers." Si la mise en scène de la réalisatrice peut-être louée, même avec des aspects maniéristes, de même que la prestation de l'étonnant Caleb Landry Jones, le côté choral de l'ensemble distrait l'attention alors que la voix off s'avère superfétatoire. La longueur est excessive aussi et dilue largement les enjeux. Athina Rachel Tsangari, comme elle l'a déjà montré, dans ses œuvres antérieures, introduit sa patte très personnelle dans ce presque western aux allures de fable. Mais dommage qu'elle contribue à nous laisser sur une impression globale plus que mitigée.

 

 

La réalisatrice :

 

Athina Rachel Tsangari est née le 2 avril 1966 à Athènes. Elle a réalisé 6 films dont Attenberg et Chevalier.

 



19/04/2025
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