En leur Ford intérieure (Le Mans 66)
C'est un fait : la course automobile est avec la boxe le sport qui passe le mieux à l'écran, de Grand Prix de Frankenheimer pu Bobby Deerfield de Pollack à Rush, la dernière réussite en date. Le Mans 66, sans démériter, est un peu en deçà de ces films, non parce que le suspense existe peu mais en raison d'un classicisme de fabrication où l'on cherchera en vain une équivalence à la folie des pilotes au volant. L'écriture de Le Mans 66 est pourtant globalement satisfaisante, en dépit de quelques longueurs, avec un équilibre trouvé entre le spectacle sur la piste, le romantisme de ces courses d'un autre âge et le côté humain de son intrigue avec deux héros hors normes aux prises avec la logique économique d'une grande entreprise (Ford) qui veut damer le pion à son rival italien un poil arrogant (Ferrari). Le portrait de l'écurie italienne, soit dit en passant, est assez réducteur, car ce n'est pas le sujet du film, malgré son titre original américain, et l'on frise la propagande anti-rouge. Le Mans 66 préfère mettre l'accent sur les personnages incarnés par Matt Damon (solide) et Christian Bale (brillant), ce dernier décrit aussi dans sa vie privée contrairement au premier, ce qui représente un choix scénaristique assez surprenant. Au demeurant, il y en a pour tous les publics dans le film : adrénaline avec une caméra embarquée ou au ras du bitume, amitié virile entre les deux rebelles, enjeux économiques ... Mais hélas, pas de dépassement de fonction dans une réalisation qui respecte sagement les limitations de vitesse.
Classement 2019 : 97/229
Le réalisateur :
James Mangold est né le 16 décembre 1963 à New York. Il a réalisé 11 films dont Copland et Walk the Line.
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