Cinéphile m'était conté ...

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Emprise directe (Dalva)

 

La première scène de Dalva est chaotique, avec une descente de police qui va bouleverser la vie d'une fillette de 12 ans. Que se passait-il donc entre Dalva et son père, le film d'Emmanuelle Nicot (son premier) va nous l'apprendre très vite mais sans rien nous montrer, ce qui est bien plus terrible. Mais cette histoire d'emprise directe et toxique est d'abord celle d'une reconstruction mentale d'une jeune fille dont les valeurs morales ont été perverties. C'est avec une intelligence stupéfiante et une profondeur qui ne l'est pas moins que le récit va progresser, avec une délicatesse et une pudeur de tous les instants, sans pourtant dissimuler les actes atroces qui ont pu se dérouler dans l'existence antérieure de cette préadolescente. Avec une caméra toujours placée à la bonne hauteur et un humour qui vient briser son aspect étouffant, le film ne quitte presque jamais l'incroyable Zelda Samson dont on se demande comment elle a pu interpréter un rôle aussi difficile avec une telle maîtrise dramatique. Le regard de Dalva, déboussolée, en rébellion contre le monde entier et, en particulier, son foyer d'accueil et sa propre mère, sont de ceux qui ne s'oublient pas dans une vie de cinéphile. C'est sans doute pompeux de l'affirmer mais ce film d'une jeune réalisatrice belge fait tout simplement honneur au cinéma et à sa capacité à joindre âpreté et tendresse. Avec Dalva, Emmanuelle Nicot peut être très fière d'elle et de l'émotion immense et inoubliable qu'elle nous procure.

 

 

La réalisatrice :

 

Emmanuelle Nicot est née en Belgique. Elle a réalisé un court-métrage.

 



20/03/2023
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