Cinéphile m'était conté ...

Vous avez demandé le 112, ne quittez pas. Surtout pas. Unité de temps et de lieu, The Guilty fait vivre son action à partir de conversations téléphoniques sans quitter une seule minute le centre d'appels. Ce n'est pas la première fois qu'un film nous cloître durant toute sa durée (85 minutes) auprès d'un personnage quasi seul à l'écran mais il rare qu'on ne trouve pas le temps long. Ecrit au cordeau, avec une poignée de rebondissements dont un, retentissant, The Guilty nous oblige à visualiser à partir d'éléments sonores dont une variété de dialogues téléphoniques qui non seulement créent un suspense haletant mais parviennent aussi à susciter une véritable émotion. Pas uniquement par rapport à ce qui se déroule quelque part entre Copenhague et Elseneur mais également vis-à-vis du policier qui en fait une affaire personnelle et délivre progressivement des pans de sa propre existence. Il y a une richesse étonnante dans le minimalisme des moyens mis en oeuvre de The Guilty, même si on aurait apprécié une mise en scène plus audacieuse, rappelant que l'imprévisibilité du comportement humain est encore le meilleur ressort pour inventer des formes romanesques à haute teneur psychologique. Un film qui plaira à tous les services étatiques versés dans les écoutes téléphoniques et plus largement à tout cinéfil digne de ce nom. Impossible de raccrocher avant la fin !

Classement 2018 : 29/146

Le réalisateur :

Gustav Möller est né en 1988 à Göteborg. Il a réalisé un court-métrage.