Cinéphile m'était conté ...

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Dysfonctionnements familiaux (Et maintenant il ne faut plus pleurer)

Un enfant de 4 ans se noie dans un lac sous les yeux de sa soeur. Bien des années plus tard, à proximité, une jeune fille disparait dans la nuit. Ces deux événements sont comme deux balises qui délimitent un territoire dans Et maintenant il ne faut plus pleurer mais le livre de Linn Ullmann n'a rien de policier. Ce qui intéresse la romancière norvégienne, c'est de sonder les âmes, déceler les dysfonctionnements familiaux avec tous types de sentiments destructeurs, de la culpabilité au ressentiment. Pourtant, chacun essaie d'être heureux, mais c'est un objectif inatteignable, surtout ensemble, surtout en montrant aux autres un visage qui n'a rien à voir avec ce que l'on est vraiment. Colère, culpabilité, honte, tension, compassion. Entre autres sentiments explorés dans un roman qui parle aussi de trahisons et de névroses et qui alterne les points de vue, rejouant parfois les mêmes scènes à plusieurs reprises. La chronologie n'est pas respectée mais il y a comme une évidence dans le récit, d'un personnage à l'autre, d'une situation à une autre, avec des obsessions et des constantes. Inutile d'attendre des révélations fracassantes ou une conclusion à suspense, le livre de Linn Ullmann est construit comme une série de cercles concentriques qui emprisonnent ses différents protagonistes dans leurs contradictions et leurs comportements plus ou moins égoïstes. Comme dans ses livres précédents, Linn Ullmann est impitoyable et détachée. Froide et clinique diront ses détracteurs, mais sa maîtrise narrative et son sens du détail psychologique sont tout simplement remarquables. Et maintenant il ne faut plus pleurer est complexe et arachnéen. Et passionnant de bout en bout.

 

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03/06/2014
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