Cinéphile m'était conté ...

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Douleurs contre douleurs (Le bleu est la couleur la plus rare)

Douleurs contre douleurs. Celles d'une jeune femme, durant la seconde guerre mondiale, et celles de sa fille, des années plus tard. Elles sont devenues mère, leurs relations sont demeurées toxiques et elles ont épousé des hommes que la guerre a réduit à l'état de fantôme, pour l'un, et de boule de violence, pour l'autre. Le bleu est la couleur la plus rare, dans la nature, alors qu'elle est chaude, pour d'autres, mais c'est bien le noir qui est le ton dominant du livre de Sarah Schmidt. L'autrice australienne, qui a cédé à la mode pénible des romans à plusieurs couches temporelles, fait sinuer ses intrigues parallèles dans des recoins sordides et morbides, entre deuils, traumatismes et déséquilibres mentaux. On ignore si la romancière a lu My Absolute Darling mais on décèle chez elle la volonté similaire de pousser le curseur au plus loin dans la souffrance, n'épargnant pas davantage ses personnages que ses lecteurs, qui ne peuvent qu'assister, impuissants, à un crescendo tragique et malaisant. Le point final est donné dans un dénouement au suspense inconfortable, traversé par une révélation insoutenable. C'est le "détail" de trop, celui qui fait basculer le livre dans une zone malsaine. Si l'autrice n'es pas dénuée de talent, ce n'est pas discutable, elle l'emploie au service d'un catalogue répétitif de supplices et de tourments, qui apparente son livre à un double chemin de croix, avec une affirmation doloriste beaucoup trop claire. Une antidote, vite ! Quelque chose de léger, pour changer, par exemple une comédie romantique, non ?

 

 

L'auteure

 

Sarah Schmidt est née en Australie.

 



31/05/2025
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