Diabolo grenadine (Seize printemps)
A quoi rêve une jeune fille de 16 ans qui boit un diabolo grenadine en lisant Boris Vian ? A l'amour, bien sûr, qui la sortira de l'ennui du lycée et de la fréquentation de ses congénères, trop peu mûrs pour elle. Film minimaliste, évidemment critiqué car réalisé par une fille de (est-ce un obstacle au talent ?), Seize printemps ne déborde pas d'ambition et se révèle un poil répétitif mais n'est pas dénué d'élégance ni même occasionnellement de grâce dans les scènes dansées sur la musique de Christophe ou de Vivaldi. C'est très auto-centré et un peu béat sur une vie familiale tellement parfaite avec des parents cool mais Suzanne Lindon ne nous promet pas la lune bon plus et s'en tient à son cahier des charges adolescent, sachant que le film a été écrit à l'âge canonique de 15 ans. La romance qui est contée, platonique et sage, remplit tout l'espace, avec une vision déconnectée d'une époque (pas de téléphones portables) qui voudrait renvoyer au style des Maurice Pialat et Claude Miller sans y parvenir vraiment. Quant à Suzanne Lindon actrice, avec son faux air de Charlotte Gainsbourg, elle occupe assez bien l'écran sans avoir besoin de débiter de longs dialogues. Son camarade de jeu, Arnaud Valois, impose de son côté une sobriété de très bon aloi. Avec ou sans paille, le diabolo grenadine est de ces boissons qui peuvent rafraîchir un moment mais qui n'étanchent pas réellement la soif.
La réalisatrice :
Suzanne Lindon est née le 3 février 2000.
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