Cinéphile m'était conté ...

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Des os à ronger (De l'amour des chiens)

Première constatation, à la lecture du dernier roman de Rodrigo Blanco Calderón, De l'amour des chiens est bien moins délirant et insaisissable que son précédent opus, The Night. Le livre reste cependant assez peu prévisible dans son développement autour d'un homme qui vient de divorcer et d'hériter de la propriété de son beau-père, à condition qu'il transforme celle-ci en refuge pour chiens errants. Mais ce n'est que l'écume d'une intrigue parfois difficile à appréhender dans ces circonvolutions, qui convoque de nombreux personnages vivants ou décédés, y compris le célèbre chien de Bolivar, le Libertador. Beaucoup d'os à ronger, donc, dans ce roman aux apparences légères, doté d'un suspense certain et aux rebondissements pour le moins inattendus. Mais comme dans The Night, il s'agit bien d'une fiction qui dresse un constat sans appel de l'état du Venezuela, pays en ruines et fui par une grande partie de sa population, à commencer par les élites, qui laissent derrière eux leurs compagnons à quatre pattes, d'où la prolifération de chiens abandonnés dans les rues de Caracas. Il y a quelque chose d'absurde, voire de surréel, dans le récit de l'auteur, qui en fait à la fois l'intérêt et la limite. Rodrigo Blanco Calderón cherche ce qu'il reste d'humanité dans un pays gangrené par la corruption et la violence. Il en trouve assez peu mais se console dans l'amour reçu de nos amis canins. Brillant et déconcertant, De l'amour des chiens va en tous cas bien plus loin que ce que son résumé pourrait laisser imaginer.

 

 

L'auteur

 

Rodrigo Blanco Calderónest né en 1981 à Caracas. Il a publié 11 livres dont The Night.

 

 



12/04/2024
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