Des corps nommés désir (Vent chaud)
Vent chaud ne saurait être résumé à 2 ou 3 scènes de sexe très explicites dont on ne sait si elles sont issues ou non des fantasmes d'un employé quadragénaire d'une usine d'engrais dans une région intérieure du Brésil. Le film est d'ailleurs constamment pris entre le rêve et la réalité, entre une imagerie gay très colorée et chiadée et le travail, bien plus terne, dans le monde ouvrier. Derrière les scènes provocantes de Vent chaud, il est bien sûr question d'amour, de solitude et de jalousie autour de son personnage principal qui a largement dépassé la quarantaine et dont les obsessionnels désirs de jeunes corps masculins se confronte à un affadissement de son propre pouvoir de séduction. Le film ne dédaigne pas le kitsch dans son ambiance visuelle et c'est ce qui fait une grande partie de son intérêt quel que soit sa propre orientation sexuelle. Avec ses bulletins météo qui s'affichent régulièrement à l'écran et sa description du quotidien d'une usine de province, Vent chaud donne aussi à voir un aspect bien loin des clichés liés au Brésil : la plage, la caïpirinha et le football ... Et malgré ses passages érotiques radicaux, le film montre une grande tendresse pour ces hommes dont les amours se doivent d'être discrètes et parfois imaginaires dans un pays dirigé par un président ouvertement homophobe.
Le réalisateur :
Daniel Nolasco est né en 1983 à Catalao (Brésil). Il a réalisé 3 films.
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