Des chevaux, des taureaux et des hommes (Tom Medina)
Ce n'est pas à 70 ans passés que Tony Gatlif va changer, lui dont le cinéma attire naturellement la sympathie pour son énergie, ses couleurs et son lyrisme, qui font oublier le côté échevelé et décousu des histoires qu'il raconte. Dans Tom Medina, il y a des chevaux, des taureaux et des hommes, dans une Camargue fascinante. Et des flamants roses et une chouette, aussi, entre autres. Après une séquence d'ouverture spectaculaire et prometteuse, le film se perd pourtant en route, riche en digressions plus ou moins utiles au déroulement du récit. Certes, la présence de séquences oniriques, avec un héros qui se rêve torero, ajoute de la fantaisie et du piment mais contribue à rendre le propos encore plus confus quant au but qu'l cherche à atteindre. D'un autre côté, Tom Medina est plutôt sage par rapport à certaines œuvres antérieures de Gatlif, qui confinaient parfois à l'hystérie, mais l'apaisement n'est que relatif et n'est pas à trouver chez son personnage principal, insaisissable et aux contours qui ne cessent d'être flous. Le jeu de David Murgia est de plus inégal, surtout confronté à celui, impeccable, de Slimane Dazi, vieux sage au cœur d'or. Les personnages féminins sont eux, en revanche, très peu développés mais le fil rouge du film est déjà suffisamment ténu pour qu'on n'en fasse pas le reproche au cinéaste.
Le réalisateur :
Tony Gatlif est né le 10 septembre 1948 à Alger. Il a réalisé 19 films dont Les princes, Exils et Geronimo.
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