Décembre en noir (1)
Décembre sera consacré à la lecture de romans noirs. D'un peu partout dans le monde. Démarrage en Irlande, Iran et Inde.
Sam Millar, Les chiens de Belfast (Irlande)
La biographie de Sam Millar est plutôt agitée avec une condamnation en Irlande du Nord, pour sa participation à la lutte de l'IRA, et une autre aux Etats-Unis pour braquage. Nulle surprise donc à le voir signer un polar âpre et sanglant avec Les chiens de Belfast. Plutôt confus au départ, le récit s'assagit quelque peu par la suite, tout est relatif, dans une veine plus classique avec un détective privé au premier plan, prototype de l'antihéros dont la caractéristique principale est de souffrir d'hémorroïdes. Ce n'est pas à proprement parler un livre subtil mais c'est efficace à condition de ne pas faire la fine bouche devant certaines scènes glauques et violentes.
Un agent nommé Parviz, Naïri Nahapétian (Iran)
Si le livre de Naïri Nahapétian compte un assez grand nombre de personnages, celui de Parviz est de loin le plus captivant, mystérieux, mythomane et agent secret on ne sait trop pour le compte de qui. Le roman d'espionnage est relativement bref, pas suffisamment dense malgré son sujet, le nucléaire iranien, pour passionner. L'intrigue est assez embrouillée et comporte peu d'à-côtés, partagée entre Paris et Téhéran. Son style est parfois un peu plat, tendu vers l'efficacité et le suspense mais sans prendre le temps de respirer ni de créer une attention particulière à ses protagonistes, si ce n'est au fameux Parviz.
La mer d'innocence, Kishwar Desai (Inde)
Ah Goa, ses plages, son soleil, ses habitants si sympathiques pour les touristes en quête de zénitude ! Cela, c'est la carte postale mais l'envers du paradis est épouvantable. La toile de fond de La mer de l'innocence, visiblement très réaliste, a autant sinon plus d'importance que l'intrigue de ce roman où corruption, concussion et trafic de drogue mènent une danse diabolique. Le personnage de l'enquêtrice, une travailleuse sociale aussi candide que audacieuse est cependant très attachant. Elle est bourrée de défauts mais se bat becs et ongles pour faire triompher la vérité (peine perdue) dans un pays où la condition des femmes est déplorable. Il arrive que le livre tourne un peu en rond mais sa dimension sociale et son style très délié font oublier ses défauts de fabrication.
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