De l'importance d'être Constance (Les trois mousquetaires : D'Artagnan)
La plus grande surprise de ces Trois mousquetaires, cru 2023, est qu'il n'y en a aucune, en tous cas dans cette première partie. Ce classicisme n'a rien de désagréable, avec un cocktail bien équilibré entre scènes d'action, exposé historique clair, romance esquissée et humour léger. Pas de rythme frénétique, on y prend soigneusement son temps pour dérouler une intrigue fidèle à Dumas, ni d'effets spéciaux superfétatoires. Nous sommes dans un blockbuster français et dans le respect du patrimoine littéraire, monsieur, pas dans une modernisation forcée d'une histoire qui a suffisamment fait ses preuves. L'ouvrage mérite donc d'être salué même si le panache en semble un peu absent, mais il est assez probable que cela soit le cas dans le deuxième segment du film. En attendant, sans faute de goût avéré, mais sans le grand souffle romanesque espéré, il n'y a pas de raison d'ignorer la qualité des décors et des costumes et un certain réalisme, dans les scènes de foule, par exemple. L'interprétation est globalement sobre du côté des mousquetaires, un peu en dedans même, parfois, ce qui permet à certains seconds rôles de tirer leur épingle du jeu. Ce n'est pas encore le cas d'Eva Green, cela viendra à coup sûr dans le deuxième tome, mais bien celui de Louis Garrel, tout en ironie en Louis XIII, et surtout de Lyna Khoudri, délicieuse en madame Bonacieux. D'où l'importance d'être Constance, comme aurait pu l'écrire un autre grand écrivain que Dumas.
Le réalisateur :
Martin Bourboulon est né lz 27 juin 1979. Il a réalisé 5 films dont Eiffel.
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